Emeutes en Tunisie : Ben Ali promet l'arrêt des tirs et la liberté aux médias
C'était son troisième rendez-vous télévisé depuis le 17 décembre et le début des émeutes en Tunisie. Après avoir promis des milliers d'emplois lundi dernier, Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a tenté ce jeudi soir de faire un pas vers la population tunisienne après une nouvelle journée d'émeute qui, pour la première fois, a même gagné des secteurs touristiques comme la station balnéaire d'Hammamet.
Fin de la «censure sur internet»
Ben Ali a assuré qu'il n'accepterait pas «qu'une goutte de sang soit versée». «Assez de tirs à balles réelles», a-t-il ajouté dans ce discours prononcé en arabe dialectal dans une intention apparente de se faire comprendre par tous les Tunisiens. «Je refuse de voir de nouvelles victimes tomber (...) Assez de violences, assez de violences», a-t-il poursuivi, en affirmant que «personne ne serait plus inquiété à moins qu'il tente de se saisir de l'arme d'un agent de l'ordre».
Exhortant la population à s'opposer à ces violences «pour mettre fin à cette situation», il a promis de «baisser les prix des matières premières», d'accorder «toute liberté aux médias» et de cesser «la censure sur internet». Peu après ces mots, les sites internet bloqués, notamment Dailymotion et Youtube, étaient de nouveaux accessibles. Des utilisateurs ont très vite célébré la disparition du censeur du ministère de l'Intérieur, qui se faisait appeler «Ammar 404». Sur Facebook, des internautes ont commencé à dérouler un livre qui était strictement interdit en Tunisie, «La régente de Carthage», écrit par les journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet.